Vous venez de dégainer votre meilleur icebreaker de team building, vos participants sont ravis et pleins d’énergie pour débuter votre journée placée sous le signe de la cohésion d’équipe.
Mais rappelez-vous, il ne faut pas jouer en entreprise ! Enfin, ça c’est pas vous qui le dites mais 3 de vos participants qui viennent de participer sous la pression du groupe à votre icebreaker, 3 participants qui va falloir convaincre du potentiel énorme de la gamification des pratiques de réunion en entreprise.
Et pour ça, vous avez une arme imparable, le débriefing post-icebreaker ! ça c’est juste le moment où vous allez montrer que jouer pour jouer n’a en effet aucun intérêt, et qu’il aurait certainement été plus rapide de faire un « docteur maboul » en guise de warm-up…
Nous sommes convaincus de l’apprentissage par l’expérience vécue, et le jeu permet d’apprendre bien plus que n’importe quel cours théorique. Le truc, c’est que souvent on joue, mais après rien…Cette phase de débriefing est souvent bâclée, ou dans le pire des cas oubliée.
La séance de décodage qui doit suivre la phase de jeu de team building est indispensable et doit durer environ 15 minutes afin de tirer des enseignements simples souvent et criants de vérités sur la communication, la cohésion et la stratégie de groupe, la coopération, la collaboratif ou la compétition, les jeux de pouvoir etc…et la liste est longue selon les jeux proposés!
Alors, ne manquez pas ce moment de débrief. Mettez toutes les chances de vos côtés pour faire comprendre que les minutes de jeu de team building que viennent de vivre vos participants contiennent bien plus de messages qu’un powerpoint qui expliquerait la cohésion d’équipe !
Mais encore faut-il suivre quelques étapes et enchainements cohérents pour bien débriefer un jeu. Nous, on en compte 5, 5 étapes qui vont vous permettre de faire parler votre groupe, rebondir sur ce qu’il dit, faire le parallèle avec leur contexte et conclure sur les messages théoriques à retenir.
Première étape du débrief et certainement la plus importante, car il est absolument indispensable de laisser d’abord la parole à vos participants et de recueillir les émotions à chaud. Laissez-les exprimer leurs ressentis, incitez-les à la parole avec des questions du type :
Ne jouez pas non plus au psy à deux balles, ce n’est pas l’idée donc évitez de poser trop questions mais juste assez pour initier les interactions. Cette étape n’est pas le temps de la théorie, mais de votre écoute active pour prendre un maximum de matière ce qui vous permettra de rebondir dessus lorsque vous passerez aux enseignements théoriques.
Après le ressenti, les faits... Ici, la parole est toujours aux participants mais vous orientez un peu plus la discussion. Essayez de faire factualiser à vos participants les différentes séquences de leur expérience de jeu. Pendant cette seconde étape, vous essaierez de leur faire raconter de façon chronologique ce qui s’est passé pendant l’exercice. Quels ont été les faits marquants pendant le déroulement ?
Une fois de plus, mettez-vous dans une position d’écoute active, et faite en sorte que tout le monde s’exprime en veillant à l’équité dans le temps de parole, pour cela n’hésitez pas à utiliser une technique simple comme le bâton de parole.
Là, il serait tentant pour vous, facilitateur ou animateur, d’aller tout de suite sur les enseignements théoriques…eh bien non ! ce n’est pas encore votre tour ! Savourez ce moment où vos participants vont pratiquement d’eux-mêmes faire le travail à votre place…
Vous verrez, tout naturellement que les personnes vont théoriser l’expérience qu’ils viennent de vivre et dégager les principaux enseignements dont vous vouliez qu’ils prennent conscience. Cette étape met en exergue l’apport indiscutable de la ludopédagogie, laissez donc le groupe dire ce qu’il a appris.
Ici, le but est de faire le parallèle entre le contexte professionnel et le vécu. Si votre jeu a bien été amené et animé, votre groupe fera naturellement la passerelle avec leur vie de tous les jours. Dans le cas d’un chamallow challenge par exemple, vous verrez que les parallèles à faire sont nombreux :
Amenez-les donc doucement à transposer leur expérience de jeu et ce qu’ils vivent tous les jours. A ce stade, vous saurez si vous avez choisi le bon jeu pour passer les messages que vous souhaitiez passer. Encore une fois, l’important est de laisser parler les participants pour favoriser leur prise de conscience, pour cela vous pouvez poser des questions du type :
Et voilà, après 10 minutes où n’avez fait qu’écouter, c’est à votre tour de délivrer votre valeur. Vous allez apporter un éclairage théorique et en évoquant tous les enseignements que l’on peut tirer du jeu de team building auquel vient de participer votre groupe.
Et c’est là tout l’intérêt d’avoir fait d’abord parler le groupe car vous pourrez aisément rebondir sur tout ce qui vient d’être dit. Cela vous permettra d’appuyer concrètement ce que vous souhaitiez dire en proposant ce jeu. Explicitez les éléments qui n’auraient pas déjà été abordés par le groupe.
Il est important que vous ayez une idée précise des messages clés à passer afin de ne pas terminer votre jeu en queue de poisson. Il faut donc que vous ayez en tête vos éléments théoriques afin de donner du sens à tout ça.
Durant cette dernière étape, vous porterez le coup décisif : Montrer que le jeu est une arme redoutable !
Cet article est le fruit de notre expérience, et d’un HR speaks traitant de ce sujet réalisé par Jérôme Bocquet. Pour plus d’info, on vous invite à aller sur son site https://www.eikos-concepts.com spécialisé dans la pédagogie ludique et active.