Dans notre quête incessante et jonchée d’embuches vers l’exploration des nouvelles façons de travailler, nous avons été amenés à utiliser et tester de nombreux types de post-it. Nous vous proposons donc de vous faire un retour sur ces différentes expérimentations.
Utiliser des notes repositionnables présente pas mal d’avantages. Un de ceux que j’aime rappeler en formation c’est qu’elles limitent le conformisme. Vous savez cette tendance que l’on a tous à vouloir rester dans le groupe, quitte à s’aligner sur des décisions mauvaises, voire ridicules.
Et bien les notes repositionnables sont certainement un des meilleurs antidotes.
En s’accordant 5 minutes de réflexion individuelle en écrivant sur ces notes avant d’aller les coller en les partageant au groupe, on s’assure que tout le monde exprime réellement ses idées. Et oui, au moment où l’on écrit on ne sait pas ce que pensent les autres participants, impossible alors de s’influencer. Et puis c’est aussi une façon de répartir le temps de parole en fonction de ses idées et pas seulement en fonction de sa capacité à parler. Quelqu’un d’introverti, qui a tendance à parler très peu mais qui a beaucoup d’idées, écrira pendant la phase de réflexion individuelle beaucoup de post-it. Quelqu’un qui parle beaucoup mais qui a peu d’idées écrira peu de post-it. Au moment de se lever pour coller et partager ses post-it avec le groupe, c’est finalement l’introverti avec beaucoup d’idées qui aura le plus de choses à dire.
Pour découvrir les autres supers pouvoirs des post-it, je ne saurais vous conseiller cette saine lecture.
Pour ceux qui nous connaissent, vous savez que nous avons été des utilisateurs massifs de post-it, portant l’art du décollage jusqu’à des limites rarement explorées.
Le post-it c’est bien, mais il y a un mais…
D’abord il faut savoir bien le décoller, sinon lorsque l’on va prendre une photo pour avoir un premier niveau de compte rendu, on ne pourra pas lire les idées.
Et puis avec les post-it ça peut rapidement devenir le bazar. Je pense que tous ceux qui ont vu finir leur brainstorming en un gros tas de post-it illisibles savent de quoi je parle. Il faut dire que les post-it ne sont pas si simples à manipuler, à déplacer à organiser lorsque l’on doit les décoller/recoller 1 à 1.
Bon et puis surtout, ça se jette. Ce n’est pas du tout réutilisable. A chaque fois que je finis un atelier en remplissant ma poubelle de ces petites notes jaunes, j’ai l’impression d’entendre le rugissement d’agonie d’un ours polaire qui dans un dernier râle me souffle : salopard !
Il est donc grand temps de s’intéresser à d’autres alternatives.
J’enfile donc ma blouse blanche de scientifique et tel le docteur Bruce Banner, direction le laboratoire du travail (worklab pour les intimes) pour une série d’expériences dont voici le protocole (oui je sais je m’emballe un peu, mais j’ai fait des études d’ingénieur, alors des fois je fais des rechutes…)
C’est le champion en titre. On retrouve ces notes dans presque tous les workshops.
Créé par l’entreprise 3M, l’histoire de leur invention est particulièrement étonnante. Elle sert souvent d’exemple pour définir ce qu’est la sérendipité. Car au départ les chercheurs de 3M souhaitaient inventer une colle extra forte. Échec à première vue car la colle n’était pas forte du tout. Mais par contre elle revêtait d’autres avantages : elle pouvait se coller et se décoller. De cette erreur est donc né notre post-it. Si vous voulez en savoir plus, je vous invite à lire l’excellent article de Margaux sur le sujet.
Une des forces des post-it c’est de coller sur presque toutes les surfaces. Même si la nouvelle gamme « super sticky » propose une colle encore plus puissante, vous aurez quand même du mal à coller vos post-it sur des surfaces rugueuses type crépi ou textile.
Mais sur une surface lisse, c’est parfait.
A la longue, la colle ne fait plus effet, mais c’est normalement suffisant pour un atelier.
Méfiez-vous des sous marques, car c’est souvent la qualité de la colle qui fait la différence.
Bon bein là soyons clair, pas de réutilisabilité. C’est un des points noirs de notre note jaune, elle est à usage unique.
Alors oui les notes se collent et se décollent facilement, mais lorsque l’on souhaite réorganiser ses idées, déplacer plusieurs post-it à la fois, créer des catégories, c’est plus difficile.
Sur cet aspect-là on va pouvoir trouver de meilleures solutions.
Alors là oui. Vu l’étendue de la gamme, on peut y trouver différentes tailles, différentes formes. On peut sans aucun doute réaliser un visuel agréable à lire.
L’histoire de cette note a commencé en 2015 par une campagne Kick Starter pour laquelle ils ont récolté 240 000$. Le principe est de jouer sur l’électricité statique pour faire adhérer de fines feuilles de plastique (du polypropylene pour être précis). Mais dis donc Jamy, c’est quoi l’électricité statique ?
Mais si vous savez, quand on enlève un pull angora et que l’on ressent de petites décharges. Vous avez peut-être déjà fait ce genre d’expérience : on frotte un peigne sur ses cheveux (quand on en a) et on attire de petits bouts de papier coupés en morceaux (si vous n’avez jamais fait l’expérience, courrez vers votre salle de bain, c’est très rigolo). Et bien le principe est le même pour ces notes.
L’entreprise est basée en Estonie. Pas vraiment de distributeur en France, il faudra passer par une commande sur internet sur leur site en anglais.
Alors là on colle sur n’importe quelle surface. C’est un des principaux avantages de ces notes. En revanche, après plusieurs collage/décollage on perd l’electrostatisme. Pour faire coller la note à nouveau il faudra la frotter sur ses cheveux ou sur un chat, mais encore faut-il avoir un chat durant son atelier…
Cette note n’est pas vraiment réutilisable. On peut effacer mais uniquement sur le verso de la note qui est blanche. Impossible d’effacer sur la partie colorée. De toute façon, dans le temps ils ne collent plus.
Là aussi c’est un point fort. Ces notes glissent, ce qui est assez agréable. On peut les déplacer facilement et par paquet.
Il existe pas mal de tailles et de couleurs différentes ce qui permet d’avoir un rendu en fin d’atelier plutôt joli.
Tesla Amazing n’est pas le seul sur le marché de la note électrostatique. Il existe également Legamaster. Cette entreprise Belge qui propose de la fourniture de bureau de façon générale a une gamme plutôt intéressante autour des produits électrostatiques. Le plus connu en France et le mieux distribué est certainement leur Magic Chart, un rouleau de feuilles de paperboard électrostatiques et réutilisables bien pratiques.
Même principe que tesla Amazing, le coté électrostatique permet de coller sur toutes les surfaces. Notons quand même que la force de l’électrostatisme pour ces notes est moins forte que pour les Tesla. Ils tomberont plus facilement.
Alors ici on peut effacer et réécrire dessus. On peut donc les réutiliser. Soyons honnêtes, c’est bien utile durant un atelier mais vous aurez du mal à utiliser les mêmes notes sur plusieurs ateliers car ils vont rapidement perdre leur électricité statique. A moins que vous passiez vos longues soirées d’hivers à frotter vos notes sur votre chat en regardant un bon feu de cheminé. Ça doit être assez apaisant finalement…
Ici aussi, une grande facilité de manipulation. On peut les déplacer facilement : elles glissent.
En revanche, coté Legamaster, on a moins de choix sur les formes et les couleurs, on est rapidement limité. Ça va être difficile de faire quelque chose de joli avec aussi peu choix.
WHYNOTE c’est une entreprise Suisse qui fabrique et commercialise des carnets de notes réutilisables. Très bien foutu au demeurant. Les pages sont plastifiées et on écrit avec un marqueur fourni qui s’efface à l’eau comme un tableau blanc. Et bien ils ont reproduit le même système pour des notes repositionnables. A l’origine, ces notes sont plutôt pensées comme des mémos et sont vendu par 7 dans un kit complet avec marqueur spray et effacette. Mais pourquoi ne pourrait-on pas les utiliser lors d’ateliers ?
On est ici sur un système de micro-ventouse. Ces notes se collent donc sur des surfaces lisses (tableau blanc, vitres…). En théorie on peut coller et décoller à l’infini, car lorsque les micro-ventouses sont sales, on passe un coup d’éponge et c’est reparti. Et c’est vrai que ça marche plutôt bien. Pour autant à la longue, les ventouses se cassent et ne se nettoient pas si bien que ça. Mais elles ont une très belle durée de vie.
On peut écrire et effacer autant qu’on le souhaite, pas de problème là-dessus.
Ces notes se collent et se décollent comme des post-it, donc pas moyen de les faire glisser comme c’est le cas sur les notes électrostatiques ou magnétiques.
C’est ici que le bas blesse. Ces notes sont plus pensées à l’origine comme des mémos et pas comme un outil de brainstorming. Il n’y a donc pas de formes alternatives. Mais il y existe quand même 7 couleurs différentes.
Bon, je vais essayer de garder un peu d’objectivité même si ce n’est pas si simple car ce sont les notes que nous avons développées au Worklab.
Nous avons créé ces notes à la lumière de tous ces tests pour tenter de répondre à tous ce qui ne nous allait pas dans l’offre existante. Ces notes sont donc très axées sur l’animation d’atelier et ne correspondent pas vraiment à un usage de note mémo. Précision qu’elles sont fabriquées en France.
Il s’agit de notes magnétiques (pas électrostatiques attention). Elle se collent donc sur n’importe quelle surface ferreuse comme par exemple les tableaux blancs. Mais elles peuvent également se coller sur tous les poster d’ateliers disponibles sur notre shop. Par contre soyons claire, impossible de les coller sur une vitre ou sur un mur sans poster ferreux.
L’avantage du magnétique c’est que c’est inusable. Elles ne tomberont jamais. On peut même superposer jusqu’à 3 couches de magnet-it.
Pas de limite à la réutilisabilité. On peut effacer et recoller autant qu’on le souhaite.
Comme pour le système électrostatique, on peut faire glisser les magnet-it et les déplacer par bloc. Très pratique pour organiser ses idées en atelier.
Le concept même du Magnet-it est d’être pensé pour visualiser simplement et proprement le résultat d’un atelier. On va donc retrouver des couleurs pour les différentes catégories, des formes de titre à placer au-dessus de la catégorie. Les formes s’emboitent pour inciter les participants à bien organiser leurs idées.
Il existe même un système des gommettes de dot voting (vote à point) qui viennent se positionner sur la catégorie pour prioriser les idées. Enfin des petits drapeaux permettent d’indiquer le nombre de votes récoltés pour identifier du premier coup d’œil les priorités fixées par le groupe. Bien foutu non ?
Allez, un petit tableau récapitulatif des différentes notes repositionnables pour vous aider à vous y retrouver :
Type de note | Collage | Réutilisabilité | Facilité de manipulation | Peut-on en faire quelque chose de joli ? |
Post-it 3M | *** | * | * | *** |
Tesla amazing | *** | * | *** | ** |
Legamaster | ** | ** | *** | * |
Whynote | ** | *** | * | * |
Magnet-it | * | ** | *** | *** |
Nous arrivons à la conclusion de cet article. En espérant qu’il vous permettra de vous repérer plus facilement dans la jungle des notes repositionnables.
Au Worklab, nous sommes persuadés qu’animer des ateliers collaboratifs c’est quelque chose de sérieux et pas simplement une mode passagère pour amuser ses collaborateurs. Alors il est particulièrement important de bien choisir ses outils pour produire des livrables de qualité et facilement exploitables. Sinon vous risquez d’animer le énième atelier post-it qui n’aboutira à rien de concret, ce serait dommage…