Avez-vous déjà regardé des matchs de curling ? Vous savez, ce jeu bien particulier où il s’agit de frotter la glace pour augmenter la distance parcourue par une sorte de palais, appelé ici une « pierre », vers une cible à atteindre, appelée « maison ».
Peut-être me direz-vous « Oui je vois bien, mais concrètement quel est le rapport avec la facilitation, et surtout le rôle du facilitateur ? ».
Et bien ça a tout à voir !
Un facilitateur c’est comme un joueur de curling. Le rôle du facilitateur rôle est de conduire un groupe dans la direction souhaitée, et ce le plus loin possible. Pour ce faire, le facilitateur, comme le joueur de curling, se contente de balayer devant la pierre et d’avoir une vision globale du terrain et des pièges à éviter. Un facilitateur ne s’autorise pas à toucher la pierre et encore moins à la prendre dans ses bras pour l’amener au centre de la cible. Il ne peut que l’accompagner, accompagner son groupe, sans jamais faire à sa place.
Pour un facilitateur l’espace de la réflexion du groupe est sacré. Il se positionne volontairement en retrait, se met en position basse, et n’intervient qu’à de rares occasions, uniquement pour débloquer des situations ou aider le groupe, si besoin, à pousser un cran plus loin sa réflexion.
Pour assurer son rôle, le facilitateur a essentiellement 3 outils à sa disposition quand il intervient dans un groupe.
Le premier, le plus important, est l’écoute totale de ce qui se passe dans le groupe, pas uniquement le contenu de ce qui est dit, mais surtout comment c’est dit, quelles sont les interactions entre les participants, qui est en retrait, qu’est-ce qui n’est pas dit, qu’est-ce qui est confondu …
Les deux autres outils phares du facilitateur sont le questionnement et la reformulation. Attention à ne pas se servir de ces outils pour imposer au groupe son point de vue. Il faut pouvoir laisser le groupe avancer de lui-même, élaborer en autonomie ses propres réflexions, se questionner, douter, revenir en arrière. Sans ce retrait volontaire du facilitateur, le risque est que les participants se déresponsabilisent.
Une petite astuce pour s’obliger à ne pas donner son avis ? S’interdire autant que possible l’usage du «je » quand vous intervenez.
En espérant que ces quelques lignes vous aident dans vos interventions !